Les nouvelles technologies sans fil lancées sur le marché s’exposent à la colère des associations qui luttent pour l’instauration de mesures sanitaires.

Notre époque, reflet d’une révolution scientifique et technologique sans précédent, voit son modèle socio-économique et ses modes de vie bouleversés par l’émergence d’une société mondiale des traitements de l’information et des communications.

Pour autant, si le progrès technologique facilite certains aspects de la vie et participe à l’évolution économique, il détériore également notre environnement.

Apparaît donc un paradoxe sensible menant à l’urgence d’une prise de conscience générale et à la nécessité d’un impératif propre à notre millénaire: axer la création d’un modèle économique sur un principe de viabilité à échelle mondiale.

Notre exposition aux champs électromagnétiques présents dans les technologies sans fil (téléphone portable, antennes relais, Wifi, Bluetooth etc.) fait l’objet de nombreuses inquiétudes que l’association Robin des Toits dénonce par l’intermédiaire de colloques basés sur des expertises où interviennent notamment des médecins et des scientifiques spécialisés. Déterminée à lancer une campagne d’information draconienne sur ces dangers potentiels, l’association met également l’accent sur la déresponsabilisation des gouvernements et des opérateurs privés ignorant les effets destructeurs des fréquences émises par ces nouvelles technologies.

Le syndrome des micro-ondes

Notre corps, merveilleuse petite machinerie électrique, est régi par des signaux électromagnétiques naturels alimentant les muscles, le système nerveux, le cœur et le cerveau. Or, ces signaux entrent en résonance avec des micro-courants artificiels de très faible intensité présents dans les technologies sans fil, que nos sens ne sont pas en mesure d’interpréter et encore moins de combattre, perturbant ainsi le bon fonctionnement de notre organisme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, nous baignons donc continuellement dans un champs de fréquences nocives sans nous en rendre compte.

De nombreux rapports scientifiques ont apporté la preuve irréfutable des nuisances de l’exposition à ces rayonnements sur notre santé: lésions de l’ADN, perturbation du système immunitaire et du système nerveux, augmentation du stress, développement de cancers de type leucémie ou de tumeurs du cerveau, accélération de la maladie d’Alzheimer, troubles du comportement, pathologies dermatologiques, procréatives, psychiques etc. La liste est longue…

Le rapport Bioinitiative validé par l’Agence Européenne de l’Environnement puis par le Parlement Européen en 2008 apporte hélas les tristes conclusions scientifiques sur les effets sanitaires de la téléphonie mobile.

Le discours selon lequel il est inconcevable d’imaginer une telle distribution de ces technologies si elles étaient dangereuses ne tient donc plus, d’autant que la téléphonie mobile n’est plus couverte par les assurances depuis 2000 dans le monde entier… Cela rappelle étrangement l’épisode de l’amiante.

Si les gouvernements ainsi que les industriels font la sourde oreille, il n’en tient qu’à chacun d’entre nous d’adopter un comportement responsable dans notre façon de consommer ces technologies dont nous sommes devenus totalement dépendants.

Voici donc quelques recommandations apportées par les organisations qui luttent pour la sécurité sanitaire des populations exposées aux technologies sans fil

  • Les téléphones sans fil de maison, dits DECT(1) diffusent de très hautes fréquences même hors communication, il est donc préférable d’opter pour les bons vieux téléphones filaires.
  • Pour les téléphones portables, il faut privilégier un appareil avec un indice DAS(2) le plus faible possible (inférieur à 0.5W/kg) et éviter l’oreillette filaire qui amène le signal au creux de l’oreille donc très près du cerveau. Dans tous les cas, plus les conversations sont courtes et évitées dans les transports en commun et en voiture, plus l’exposition aux rayonnements s’en trouve réduite.
  • Le Wifi propulse également de hautes fréquences même en reliant l’ordinateur et la box Internet par câble. Idéalement, il faut emballer la box avec du tissu anti-rayonnement hautes fréquences adéquat.

Des programmes d’action face au désengagement de l’Etat

Dernièrement, la presse a informé que l’Etat lancera cet été un appel à candidature pour l’attribution des licences de téléphonie Internet mobile 4G (4ème génération de standards pour la téléphonie mobile). Cette opération juteuse lui rapportera 2.5 milliards d’euros, on comprend donc son empressement. Néanmoins, ce qui apparaît moins logique, c’est l’absence totale d’étude d’impact et d’expertise préalable de ces nouvelles technologies.

Face à cette négligence flagrante, les organisations se mobilisent en proposant un plan d’action aux Etats membres du Conseil de l’Europe.

Dans un premier temps, la mise en place de campagnes de sensibilisation aux risques de nuisances sur la santé et l’environnement est une priorité, en concevant notamment en étroite relation avec les ministères de l’environnement et de l’éducation un projet de diffusion de l’information auprès des enseignants, parents et enfants – eux-mêmes particulièrement réceptifs à l’exposition aux hyperfréquences.

La nécessité de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition aux micro-ondes en intérieur ne dépassant pas 0.6 volt par mètre est également une urgence; de même que l’encouragement à continuer un véritable travail de recherche et de développement de télécommunications basées sur des technologies ayant un effet neutre sur notre environnement, ou au moins plus compatible avec lui. Pour cela, a été émise l’idée d’une éventuelle taxe sur les produits dépassant les seuils de précaution, et participant ainsi à l’augmentation du financement public de la recherche.

D’autre part, ce qui nous paraît évident ne l’est pas forcément pour les opérateurs : chaque appareil devrait faire l’objet d’une expertise détaillée sur l’évaluation des risques avant sa commercialisation, de même qu’un étiquetage simple mentionnant la présence de micro-ondes et la puissance d’émissions de l’appareil devrait être obligatoirement instauré.

Sont à prendre également compte, les personnes électrosensibles désignées les EHS (ElectroHyperSensibles) atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et pour lesquels la création de «zones blanches» est indispensable s’ils veulent éviter de vivre calfeutrés chez eux ou de sortir emmitouflés de vêtements spéciaux de la tête aux pieds. Et comme l’explique également l’association Robin des Toits, «il est vital de laisser 20% du territoire français exempt de toute source de radiation micro-ondes, faute de quoi il sera parfaitement impossible de prouver scientifiquement l’origine des éventuels et très probables problèmes sanitaires que cette nouvelle technologie impliquera.»

La situation est donc préoccupante et deviendra un véritable problème de santé publique si les alertes ne sont pas prises au sérieux, ou si les intérêts des industriels passent de nouveau avant la santé de la population. Sans devenir pour autant technophobe, il devient urgent de faire respecter ce principe démocratique élémentaire, il est encore possible d’agir pour notre propre bien à tous et pour celui de la future génération.

L’enfant : première victime du rayonnement électromagnétique

Comme souvent constaté, les personnes les plus innocentes sont les premières victimes de nos erreurs. La pollution électromagnétique chez l’enfant a été prouvée grâce à diverses études effectuées notamment aux Etats-Unis. Certaines démontrent un lien entre l’autisme et l’exposition aux technologies sans fil depuis la fin des années 90, période coïncidant avec l’explosion de la téléphonie mobile et l’utilisation du Wi-fi. «Le rayonnement électromagnétique semble piéger les métaux lourds dans les cellules, ralentit leur élimination et accélère l’apparition des symptômes. Une augmentation d’une telle ampleur ne peut résulter d’un facteur environnemental majeur, nos travaux fournissent une explication mécanique satisfaisante à la relation entre autisme et technologie sans fil.» (3)

Selon les scientifiques, les enfants exposés à proximité de lignes à haute tension sont également sujets à des problèmes émotionnels ou d’hyperactivité apparaissant à la période d’entrée à l’école, troubles d’autant plus accentués si la mère a eu une utilisation abusive du téléphone portable pendant sa grossesse. Et en effet, la puissance des radiations par pulsation est telle qu’elles peuvent traverser les murs et donc pénétrer encore plus facilement le corps humain.

Il est également très important de protéger le fœtus des rayonnements non ionisants (propagation de champs électriques de grandes fréquence n’étant pas d’origine naturelle) produits par d’autres appareils comme les cuisinières à induction, car le fœtus endure une exposition aux ondes électromagnétiques bien supérieure aux valeurs limites quand la mère subit l’exposition maximale tolérée.

Les faits sont donc bien présents. Notre addiction à ces technologies est réelle. Mais si nous ne pouvons pas revenir en arrière, il faudra pourtant trouver un moyen de nous protéger contre les effets dévastateurs des radiations. Il existe suffisamment de «cerveaux» capables d’élaborer des technologies viables, durables pour la survie de l’environnement, de l’espèce végétale, animale, et à plus long terme de l’homme. Ne restons pas passifs, ignorants et vulnérables, soyons responsables et agissons au moins pour les générations futures, si nous ne le faisons pas déjà pour nous.

Sources:

(1) DECT : Digital Electronic Cordless Telephone

(2) DAS : Débit d’Absorbtion Spécifique (plus la valeur est élevée, plus l’échauffement des tissus est important)

(3) Propos du Dr Carlo dans un extrait de l’article Nexus n°555 et Science and public Policy

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